vendredi 6 juin 2008

Sportifs, humoristes ... Même combat !


L'autre jour, je regarde le 20h de France2, et je tombe sur Dany Boon, qui est invité pour commenter le possible dépassement des 17 millions d'entrées de son film.

Le brave journaliste pose alors une question totalement hystérique :

"Ca vous fait quoi d'être l'antidépresseur le plus vendu en France en ce moment ?"

Question pas très folichonne, qui peut s'apparenter à un "Alors, ça roule Dany ?", ou bien à un "Quel effet ça fait de gagner autant de thunes avec un film aussi moyen ?" et même un "Jte le dis pas directement, mais en parlant d'antidépresseur, si tu pouvais faire le lien avec ta célèbre phrase, "je vais bien, tout va bien", histoire que la ménagère te replace dans le contexte, et que ça fasse rester l'audimat un peu plus" (bon, d'accord, j'extrapole sûrement un peu trop ...).

Mais bon, c'est la fin d'un JT animé par la guerre en Irak, la croissance en baisse, le pouvoir d'achat en berne, et les JO de Pékin, faut bien se détendre un peu ...

Réponse de Boon :
"C'est formidable de faire rire !"

...

Que rajouter à ça ??

Déjà, il ne répond pas à la question posée, mais ça on a l'habitude avec les interviews des comiques et autres sportifs écervelés, mais en plus, il sort la plus lamentable et plate réponse que peut sortir un humoriste.
La banalité du "j'aime faire rire les gens" fut tellement insupportable, que le peu de rêve qu'il me restait, a volé en éclats, brisant ainsi mes espérances d'un monde où l'originalité et la culture seraient les maîtres.

Au lieu de ça, je dois me contenter d'un ramassis de clichés d'interviewé.

Mais il ne s'arrête pas là.
Fier de sa précédente réplique, il enchaîne plus tard par un sublissime :

"J'adore l'idée que les gens se retrouvent dans les salles de cinéma en grand nombre pour rire ensemble."

Après le cliché de l'humoriste de scène, le cliché de l'humoriste au cinéma !

Il est vrai qu'une salle de cinéma où tout le monde rit, ça fait pleurer tellement c'est beau ... (en tout cas du point de vue du producteur exécutif !)

Personnellement, je suis plus partisans des films où les gens s'ennuient, voir ronflent (et ça m'est déjà arrivé ... : ralala ces vieux), et ne décochent pas un seul sourire de la séance, voir même des films où je suis seul, où je ris seul, tranquille pépère, sans avoir besoin d'expliquer à mes "collègues de séance", pourquoi il fallait rire à ce moment là.

Après 4 longues minutes d'interview, je récupère mon souffle, soulagé par la fin de cette rencontre, qui au final, soyons lucides, n'a mené à rien !
Aucune information nouvelle n'est sortie de cet entretien raplapla, mais qui a cependant offert un spectacle hors du commun au(x) fan(s) inconditionnel(s) de Boon, qui a (ont) pu voir un final totalement hystérique, même majestueux, où le brave Dany a présenté la suite des programme de la chaine, en Chtit !
Nul doute qu'un même taux d'audience aurait été observé si j'avais moi même conclut ce journal avec un accent lyonnais, voir même une imitation vocale d'un Suisse anorexique.

On a d'ailleurs du mal à comprendre comment un film dont le seul intérêt repose sur "l'humour" (comprenez la sonorité) de la "langue" Chtit, a pu faire autant d'entrées.
Si c'est ça être drôle, alors l'horloge parlante Belge doit être une vraie déesse !

Le JT terminé, je me pose devant le match de L1 de (tchut tchut, pas de marque), pensant me vider la tête.

MISSION ACCOMPLIE !

Je tiens à remercier tout particulièrement les footballeurs qui eux aussi, ont de sérieux problèmes d'interview ...

Bon, OK, faut dire aussi que les questions des journalistes sportifs ne sont pas toujours de première fraicheur ...
Avoir une question de journaliste sportif intelligente et pertinente relève d'un défi assez surréaliste. Autant demander à Gilbert Montagné de faire un créneau !

"- Alors comment allez-vous jouer ce match ?
- Bin on sait qu'ils sont très bons, surtout en ce moment ils sont sur une bonne période, donc on va essayer d'être parfaits et soudés en défense, de ne pas prendre de but, et pourquoi pas marquer si on peut sur un contre.
- Merci, bon match !"

Clap, clap, clap !!

On peut applaudir ce joueur qui a su à merveille, résumer les règles du football.
Ne pas prendre de but, et en marquer.
En gros ... GAGNER !

Mais là encore, on ne peut être que satisfait d'une telle réponse engagée, qui d'ailleurs ici, a enchanté le journaliste sportif, qui contre toute attente, et à sa surprise la plus totale, a compris la réponse. C'est déjà pas mal.

Mais bon, en même temps, en face ce n'est pas Jean-Paul Sartre, c'est juste un footballeur.

Ces mêmes footballeurs qui souvent ne répondent même pas à la question qu'on leur pose, et mettent TOUJOURS l'accent sur le travail d'équipe (comme s'ils étaient modestes ...)

"-Alors vous avez marqué 6 buts ce soir, ça doit être une grosse satisfaction, et même le plus beau match de votre carrière ?
- Oui, j'ai eu de la chance de marquer ce soir.
Mais je crois que ce soir, on a surtout fait du beau jeu, et bien répondu aux attentes du coach.
Mais le plus important c'était les 3 points, et si on a pu y mettre la manière, ça a fait du beau spectacle pour les supporters !
- OK, merci !


Cette fausse modestie ...
Bien sûr qu'il est sur un nuage.
Il a marqué 6 buts, il va recevoir une sublime prime de match. Il s'en contrefout de ses collègues de jeu, ou des supporters. Il a marqué des points auprès des autres entraineurs, et va enfin pouvoir se tirer de ce club français où les salaires mensuels ne dépassent pas les 200 000 € ... (façon de parler, je ne connais pas le salaire max d'un joueur de L1, et par dessus tout, je m'en fiche au plus haut point.)

Ca c'est de la dénonce !!!
Ah bah oui, si Boon a le droit de sortir ces banalités sur "faire rire les gens, c'est un beau métier", il n'y a aucune raison que je ne m'autorise pas le cliché des footballeurs sur-payés !

Et pour monter crescendo dans de la banalité à ultra haute dose, on a ... :
"L'important c'est les 3 points ..."
C'est fou comme je déteste cette phrase.

Je me souviens d'une époque où les joueurs disaient :
"L'important c'est les 2 points ..."

Là au moins ça avait un sens ...

Ne sachant comment conclure cette bafouille, je me réfère à mes souvenirs du lycée.
Il me semble que finir par une citation est chose courante. Puis s'en suit une ouverture sur un sujet plus vaste.
Donc je m'y plie.

Voici donc une citation du footballeur anglais Marc DRAPER. Ce dernier évoque ici, ces désirs les plus secrets : "J'aimerais bien jouer dans un club italien. Comme le FC Barcelone par exemple."

Par contre pour ce qui est de l'ouverture ... je n'ai pas assez de matière !

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