samedi 11 octobre 2008

Et la liberté d'expression, putain de merde ??


Dire ce qu'on pense est désormais illégale.

Non, ce n'est un décret officiel rassurez-vous !

Il s'agit juste d'un constat pur et simple, basé sur plusieurs évènements récents. En effet, si certains se risquent à un excès de liberté, la justice ou le peuple, les rappelle, et leur fait comprendre qu'ils ont eu tort.

Séquence flash back ...

Stéphane Guillon, LE Stéphane Guillon, chroniqueur sur France Inter à 7h55 (un peu de pub ne fait jamais de mal ...), a eu à faire à ce genre de soulèvement.
Le 9 septembre dernier, Stéph fait sa chronique sur les jeux paralympiques. Si vous ne l'avez pas entendu, écoutez-le, histoire de mieux comprendre la situation.

Suite à ces 4 minutes, un auditeur, Jean-Michel Royere outragé a contacté la radio, et demandé des excuses publiques de la part de Guillon, de l'animateur de l'émission Nicolas Demorand, pour la chronique et "les rires déplacés" des personnes autour de la table.

Ce dernier a bien entendu et à juste titre refusé, tout comme le directeur de France Inter, Frédéric Schlessinger, considérant que rire des jeux paralympiques et donc des personnes handicapées, c'étaient les considérer comme des personnes comme les autres. S'interdire de rire sur leur handicape reviendrait à les "protéger", à ne pas les traiter comme les autres, ce qui leur fait ressentir encore plus leur "différence". Donc pour intégrer les personnes handicapées dans le moule sociétaire, rire des jeux paralympiques était pour Stéphane une très bonne chose. De plus, Schlessinge considère que la liberté d'expression des chroniqueurs est plus importante que les blessures potentielles que peuvent produire ces interventions.
D'ailleurs, de nombreuses personnes handicapées ont également contactées la radio, mais cette fois-ci pour la féliciter de cet humour Guillonien.

Il en reparla également sur le plateau de "Salut les Terriens" : "Je ne doute pas de la sincérité des personnes blessées par mon texte, explique Stéphane Guillon. J'aimerais seulement que chacune d'elles déploie la même énergie à s'indigner de la situation des handicapés en France : infrastructures quasi inexistantes, pensions scandaleusement basses. Pour l'instant, en dehors de quelques associations, le silence est assourdissant !"

Mais Mister Royere quant à lui créer un site internet : http://coupdegueule.jimdo.com/ pour y faire entendre son coup de gueule, et envisage de ne pas en rester là, ayant même pris un avocat.

Autre exemple de liberté d'expression envoyée au tribunal celle là, celle de Hervé Eon, accusé d'outrage au Président de la République, pour avoir brandi une pancarte avec inscris dessus "Casse toi pauv'con" (article plus complet ici !).
L'accusé sera fixé sur son sort le 29 octobre prochain, et risque jusqu'à 6 mois de prison et 45 000€ d'amende ...


Dernièrement, Frédéric Martin (le fils de son père) a été condamné à 5 000€ d'amende pour avoir parlé du jeune Grégory Lemarchal, gagnant de la Star Ac'en 2004, en ces termes : «Y en a eu des gagnants : Jenifer, Nolwenn, Elodie Fréger, mucoviscidose et l'amicale Magali !», lors de l'émission de Laurent Ruquier "On a tout essayé" du 26 septembre 2006.

Greg avait alors porté plainte pour "injure sur personne à raison de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur handicap".
Puis, après son décès le 30 avril 2007, les parents du chanteur qui souhaitaient rendre à leur fils sa dignité, décidèrent de continuer le combat.
Frédéric Martin fut condamné une première fois à 3 000€, mais les parents ont fait appel de cette décision, réclamant 50 000€, plus du double de l'amende que prévoit la loi dans un tel cas.
Au final, et après verdict de la cours le 8 octobre dernier, l'humoriste fut condamné à 5 000€ (1 000€ d’amendes, 2 000€ de dommages et intérêts à verser à la famille et 2 000€ de frais d’avocat).

Sans oublier le cas de Siné, viré de Charlie Hebdo pour un papier sur le fils Sarkozy, et surtout pour son présumé antisémitisme.
Plus d'infos sur cette affaire, ici !
Cependant, celui-ci a pu rebondir après son éviction, et a créé son propre journal, "Siné Hebdo".

Cette bonne vieille liberté d'expression semble être dangereusement en péril.
Quand les gens et surtout la justice s'en mêle, ça fait des dégâts !
Pourtant, la Cour Européenne des Droits de l’Homme affirme que : "La liberté d'expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de « société démocratique »", en restreignant cependant à cette liberté, les propos incitant à la haine raciale, nationale, religieuse, ainsi que les incitations au meurtre.


On a donc bel et bien le droit de "choquer" les gens, mais dans ce cas, il faut le faire sans les offenser ou les scandaliser.
C'est con, mais il fallait y penser ...


Cette liberté ramène aussi à ce fameux débat, qui ne trouvera selon moi jamais de réponse "Peut-on rire de tout ?".
Rassurez-vous, je ne suis pas là pour répondre à cette interrogation qui nous tiendra en haleine, aussi longtemps que des "excentriques" continueront d'emmerder les candides et autres ingénus issues du moule de pensée unique, qui prônent le formatage universel, évitant ainsi que des illuminés viennent les troubler dans leur rêve de communication dans le sens du poil, et leur dessein de bien pensance.
Puissent-ils ne jamais fermer leur gueule ces excentriques ...


(Veuillez m'excuser pour la phrase ci-dessus, qui ne doit sûrement avoir aucun sens, mais j'avais un stock de mots-clés à érire, et tant qu'à faire, je me suis dis que les réunir au sein d'une seule et même phrase, résoudrait plus vite mes problèmes de quotas ...)


Même si le cas d'Hervé Eon n'avait pas pour base l'humour, mais plutôt cette bonne vieille protestation anti-président, elle va à l'encontre de la belle et grande idée qu'un Président est intouchable et ininsultable. C'est bien connu, quand une personne devient Présidente de la République, elle peut être aussi conne qu'elle le veut, mais on a pas le droit de lui dire. A la belle époque, on traitait bien les CRS de SS. Pourtant, l'uniforme national est également une chose avec laquelle on ne plaisante pas en règle générale. Mais on pouvait malgré tout se laisser aller à
quelques "extras". Mais, contre le Président, non !


Messieurs, dames, gardez donc votre rencoeur présidentielle, vos remarques sur les handicapés, les malades condamnés, et tout ce qui vous semble trop "sensible".
Embrassez la platitude, et laissez-la vous rejoindre à vos côtés.
Car dans ce monde, la liberté d'expression n'est qu'une illusion, un mirage qui s'efface de jours en jours ...(si vous pleurez maintenant, l'émotion sera vraiment à son maximum, alors laissez vous aller !)

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